Tatouage, prévention et risques

dossier tatouage sida info service

Le tatouage ou tattoo consiste à introduire des pigments colorés sous l’épiderme. Le tatoueur reporte le motif choisi sur la peau. Il incruste ensuite des pigments dans la peau à une profondeur de 1 à 2 millimètres à l’aide d’un dermographe.

Lors d’un tatouage, le non respect des règles d’hygiène est susceptible d’entraîner une infection chez un client à partir de ses propres micro-organismes ou éventuellement la dissémination d’une infection déjà présente chez lui (des verrues par exemple).

L’infection peut aussi être due à des microbes présents sur le matériel. Ces micro-organismes peuvent provenir :

  • D’un client précédent, par exemple si le tatoueur utilise un matériel mal stérilisé,
  • Des surfaces avec lesquelles ce matériel aura été en contact,
  • Des mains du tatoueur.

La possibilité d’une contamination par les virus de l’hépatite B (VHB) ou de l’hépatite C (VHC) existe mais n’a jamais été prouvée.

Avant un tatouage

Pour limiter les risques infectieux, notamment des hépatites, un studio de tatouage doit présenter une salle technique (où sont réalisés les tatouages) bien distincte et séparée du reste du studio.

Le tatoueur doit interroger son client sur d’éventuels problèmes médicaux : recherche d’allergies, prise de médicaments, antécédents d’intervention chirurgicale, etc. En cas de doute, il est nécessaire de prendre un avis médical avant de réaliser le tatouage.

Le tatoueur doit aussi vérifier l’état de la peau ou de la muqueuse à l’endroit où va être effectué le tatouage. La présence de lésions (boutons, plaies, suintements, croûtes, rougeur anormale, etc.) ou d’une infection locale récente doivent conduire à prendre un avis médical avant de réaliser le tatouage.

Après un tatouage

Les soins sont essentiels pour limiter au maximum les risques d’infection et pour que le tatouage conserve la meilleure qualité possible.

Il est habituel d’observer une réaction inflammatoire (rougeur et parfois gonflement) dans les jours qui suivent la réalisation du tatouage. Toutefois ces symptômes doivent disparaître en moins d’une semaine, sans soins particuliers autres que ceux-ci-dessus.

Les démangeaisons font partie du processus de cicatrisation. Il ne faut absolument pas gratter, ni frotter. Pour atténuer les démangeaisons, on pourra essayer de tamponner délicatement la partie tatouée avec un linge humidifié à l’eau froide.

La cicatrisation définitive va être obtenue dans des délais qui varient en fonction notamment :

  • De la localisation et de la taille du tatouage,
  • De l’état général et des antécédents médicaux de la personne,
  • De la qualité du geste du tatoueur.

Au-delà d’un délai d’une semaine, la persistance, l’accentuation des symptômes, ou l’association d’au moins 3 symptômes parmi les suivants marquent la présence d’une infection et nécessite un avis médical :

  • Erythème (rougeur),
  • Œdème (gonflement),
  • Douleur,
  • Augmentation de la chaleur locale,
  • Fièvre,
  • Ecoulement purulent ou nauséabond.

Les bains, la piscine, la mer sont à proscrire pendant au moins 15 jours. Bannir également le soleil et les UV en institut pendant au moins un mois. Par la suite, on évitera autant que possible l’exposition au soleil sans protection, la poussière et les saletés.

Séropositif et tatoué ?

Lorsqu’on est séropositif au VIH, à l’hépatite B et/ou à l’hépatite C, et qu’on veut se faire tatouer, la première question qu’on se pose est : « Quelles conséquences le tatouage peut-il avoir sur ma santé ? » En fait les risques sont les mêmes aussi bien pour les personnes séropositives que pour celles qui ne sont pas porteuses de l’un ou l’autre de ces virus.

La seule difficulté peut provenir de la cicatrisation, mais uniquement si la personne est immunodéprimée (Les moyens de défense naturels de l’organisme sont insuffisants – NDLR)). « J’ai vu mon docteur, il m’a dit qu’il n'y avait aucun problème étant donné que mes CD4 sont très bons (plus de 700) » (message écrit sur le forum de Sida Info Service).

Dans le cas d’un système immunitaire en bon état, il n’y a pas plus de risque lors de la cicatrisation que pour une personne non porteuse du VIH. En revanche, si le déficit immunitaire est important, le risque d’infection cutanée n’est pas à négliger.

Par ailleurs, il faut également éviter de se faire tatouer lorsqu’on vient de changer de traitement contre le VIH car celui-ci peut provoquer un phénomène de restauration immunitaire et donc une réaction de l’organisme par rapport au tatouage.

Avant d’envisager un tatouage, il est donc préférable de demander l’avis de son médecin, traitant ou spécialiste. Quel que soit son état de santé, il ne faut pas oublier également que le secret d’une bonne cicatrisation du tatouage réside dans une hygiène scrupuleuse.

Dire ou ne pas dire ?

Une autre question cruciale peut se poser : Est-ce que je vais parler de ma séropositivité au tatoueur, ou pas ?

Un membre de notre forum écrit : « Je me suis fait tatouer deux fois, et aucun des tatoueurs ne m’a demandé si j’étais séropo ».

Un autre usager du forum raconte : « Moi j’ai pas hésité, faut être sincère avec le tatoueur, il a répondu à ma question sans problème ». Mais plus tard ce même tatoueur change d’avis. D’où la réaction d’une autre usagère du forum : « Il n’avait qu’à te le dire direct qu’il refusait de tatouer les séropos… Après, il ne faut pas s’étonner que les gens ne disent rien de leur statut… ».

Face à cette épineuse question, voici la réponse du SNAT, Syndicat National des Artistes Tatoueurs :

Chaque client doit être considéré comme présentant un risque potentiel (déclaré ou non séropositif, ou autre) : les précautions doivent donc être systématiquement optimales.

Les personnes séropositives (ou porteuses d’autres pathologies) doivent pouvoir se faire tatouer, et on ne peut les contraindre à révéler leur statut sérologique.

Alors que vous soyez adepte du tatouage tribal, du petit dauphin ou du crâne old school, restez zen : un tatoueur vraiment professionnel, qu’il connaisse ou non votre statut sérologique, se préoccupe d’abord… de bien faire son travail et donc de votre santé.

Mineur & tatouage

Au regard de la loi, les mineurs ne sont pas responsables de leurs actes. Ils sont sous la responsabilité de leurs parents. Selon l’article R.1311-11 du Code de la Santé publique, les parents (ou responsables légaux) doivent donc accompagner le mineur chez le tatoueur, justifier de leur autorité légale et signer une autorisation écrite.

Un client mineur doit être accompagné de l’un de ses parents (ou responsable légal). Celui-ci doit justifier de son autorité parentale et/ou signer une autorisation écrite.

Cependant certains tatoueurs professionnels refusent de les faire sur des mineurs de moins de 16 ans aux motifs suivants :

  • Le tatouage est un acte définitif qui demande réflexion,
  • Un tatouage nécessite des soins scrupuleux,
  • Lorsque la croissance n’est pas achevée, le corps risque de subir des transformations qui peuvent altérer le tatouage.