Professionnels de santé et transmission nosocomiale

La transmission possible des virus de l’immunodéficience humaine (VIH), de l’hépatite C (VHC) et de l’hépatite B (VHB) lors d’un accident d’exposition au sang (AES) a été à l’origine de la mise en place d’une surveillance nationale afin de recenser ces contaminations virales professionnelles dans le milieu médical, parallèlement à la mise en place de mesures de prévention.

Cette surveillance (recenser les cas des contaminations professionnelles et en décrire les caractéristiques) a débuté en 1991 pour le VIH, puis a été élargie au VHC en 1997 et au VHB en 2005.

Au 31 décembre 2018, un bilan faisait état d’un total documenté de 14 séroconversions professionnelles par le VIH et de 73 par le VHC.

Compte tenu du faible nombre de séroconversions déclarées et des connaissances acquises sur les moyens d’éviter des contaminations, la surveillance a été arrêtée à la date du 31 décembre 2021.

transmission nosocomiale

Une séroconversion (contamination) professionnelle chez un personnel de santé est définie par les 3 critères suivants :

- Une exposition professionnelle accidentelle à du sang ou à un liquide biologique potentiellement contaminant,

- Un statut viral négatif (sérologie négative) vis-à-vis du VIH, des hépatites B et C, au moment de l’exposition,

- Une séroconversion (sérologie positive) dans les 6 mois après l’exposition.

accidents d’exposition des professionnels de santé

Causes de l’AES

L’AES est majoritairement provoqué par :

  • Une piqure avec une aiguille creuse lors de prélèvements veineux,
  • Une coupure avec du matériel médical (bistouri...)
  • Des contacts sanguins prolongés sur peau lésée.

Contaminations nosocomiales du VHB :

Les contaminations par le virus de l’hépatite B sont exceptionnelles. Ceci peut s’expliquer par le taux de couverture vaccinale élevé des soignants vis-à-vis de l’hépatite B : 92% observée en 2009, sachant que cette vaccination est obligatoire.

Contaminations nosocomiales du VIH et du VHC :

  • Entre 1991 et le 31 décembre 2018, on note 14 séroconversions professionnelles documentées par le VIH et 73 par le VHC,
  • On constate un nombre de cas de contaminations par le VIH ou le VHC chez les personnels de santé en diminution au cours du temps, en particulier aucun cas de séroconversion VIH documentée n’a été déclaré depuis 2004.

Différents éléments peuvent expliquer le faible nombre de cas de contaminations au cours des années les plus récentes :

  • Poursuite des efforts de prévention avec notamment l’adoption de matériels de sécurité pour les gestes les plus à risque tels les prélèvements veineux,
  • Traitement post-exposition (TPE) contre le VIH dont l’efficacité a été démontrée.
  • Baisse de la contagiosité des patients sources infectés par le VIH et le VHC grâce aux progrès thérapeutiques :
    • Pour le VIH, un traitement antirétroviral bien suivi permet d’obtenir une indétectabilité de la charge virale plasmatique et donc une disparition de l’infectiosité,
    • Pour le VHC, les antiviraux à action directe (AAD), disponibles depuis 2016, ont permis de diminuer la prévalence des hépatites C en population générale grâce à la guérison de nombreux patients, et ainsi de diminuer le risque d’exposition des professionnels de santé.

Déclaration d’accident du travail

  • Un AES doit être déclaré comme accident de travail. Il est du rôle de l’employeur de mettre en place une organisation de la gestion des AES.

Afin de pouvoir reconnaître comme « professionnel » un cas de séroconversion, il faut :

- Rechercher le statut sérologique du patient source,

- Réaliser un bilan biologique de référence chez le professionnel accidenté (dans les 7 jours après l’AES),

-  Effectuer un suivi à 6 semaines dès que le statut du patient source est positif ou inconnu pour le VIH et le VHC, et pour le VHB si le soignant n’est pas immunisé.

TPE

Ces mesures permettent en outre :

  • De proposer si besoin un traitement post-exposition (TPE) au VIH ou au VHB,
  • Et si une séroconversion est diagnostiquée de mettre immédiatement en route un traitement (pour le VIH et le VHC).

Sources : DGS, Circulaire DGS/VS 2/DH/DRT n° 99-680 du 8 décembre 1999 relative aux recommandations à mettre en œuvre devant un risque de transmission du VHB et du VHC par le sang et les liquides biologiques, Paris, DGS, 8/12/1999.

 

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