L’hépatite alcoolique

En France, l’alcool est la cause la plus fréquente d’hépatite. Cependant la prévalence précise est inconnue du fait de l’absence habituelle de symptômes.

On distingue 2 formes d’hépatite alcoolique :

1) Une forme majeure : rare en France, elle est observée après une intoxication alcoolique massive. Elle est le plus souvent symptomatique et l’évolution peut être gravissime.

2) Une forme mineure : c’est la forme la plus fréquente en France. L’imprégnation alcoolique régulière entraîne des hépatites chroniques, plus ou moins émaillées d’épisodes aigus, et peut aboutir à une cirrhose.

Que devient l'alcool dans l'organisme ?

Les personnes ayant une consommation excessive d’alcool créent plusieurs dommages au sein de leur organisme. Les maladies du foie sont les plus fréquentes car le foie est le principal organe assurant la transformation de l'éthanol contenu dans les boissons alcoolisées.

L'éthanol est presque entièrement absorbé par le tube digestif. Une très faible partie (moins de 10 %) est éliminé directement par le rein (dans les urines) et les poumons (dans l'air expiré) mais la plus grande partie est conduite au foie.

Au niveau du foie, la première conséquence de la consommation chronique d'alcool est la stéatose (dépôt de graisses à l'intérieur des cellules hépatiques. C’est la stéatohépatite alcoolique aussi appelée hépatite alcoolique ou SHA).

Un foie stéatosique augmente de volume : on parle alors d'hépatomégalie. La stéatose régresse en principe à l'arrêt de la consommation d'alcool. Si la consommation d’alcool se poursuit, une inflammation peut apparaître. Ce processus aboutit à la formation d'un tissu cicatriciel appelé fibrose. En s'aggravant, la fibrose modifie totalement le tissu hépatique, le foie devient dur, pierreux : c'est la cirrhose.

C’est au stade de cirrhose qu’apparaissent en général les complications sévères de la maladie alcoolique du foie. Le foie ne peut plus assurer normalement ses fonctions, notamment son rôle d'épuration du sang : un ictère (jaunisse) peut apparaitre, une ascite, des varices œsophagiennes (cf cirhhose). Enfin, la cirrhose peut évoluer vers une complication redoutable : le cancer du foie.

En France, la majorité des cirrhoses (75 % des cas) est due à la consommation d'alcool. Les autres causes de cirrhose (hépatites virales notamment) restent très minoritaires. La maladie hépatique alcoolique est d'autant plus dangereuse qu'elle reste longtemps silencieuse et ne se manifeste souvent qu’à un stade avancé.

Les doses dangereuses

La toxicité de l’alcool sur le foie peut se voir pour des doses qui peuvent apparaître peu élevées.

Le seuil de consommation au-delà duquel il y a risque pour la santé est de :
20 à 40 grammes d’alcool par jour, soit 2 à 4 verres chez la femme,
40 à 60 grammes d’alcool par jour, soit 4 à 6 verres chez l’homme.

La prise en charge de maladie alcoolique

La prise en charge vise en premier lieu la diminution ou l’arrêt de la consommation d’alcool. Un suivi en centre d'addictologie, une aide psychologique et sociale sont souvent nécessaires pour lutter contre cette dépendance aux ressorts complexes. Ces traitements pharmacologiques, encadrés et associés à un suivi psychologique, peuvent constituer une aide efficace dans une démarche de réduction ou de sevrage de la consommation d'alcool.

=> Lire le BEH N°2 du 23 janvier 2024 sur La consommation d’alcool des adultes en France en 2021

Binge Drinking : qu'on traduit en français par "biture express" ou "beuverie effrénée" désigne l'absorption massive d'alcool, généralement en groupe, visant à provoquer l'ivresse en un minimum de temps.

Ce phénomène, qui touche en particulier les jeunes, est inquiétant car il existe un lien direct entre le développement de cette pratique et l'augmentation du taux de cirrhose dans certains pays d'Europe occidentale.

Ce mode de consommation peut également avoir des conséquences importantes (coma éthylique, dépendance, conséquences neurologiques).

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